Un voyage à travers l’amérique du sud qui associe snow-kite et speed riding
Ce périple est né d’une amitié et de passions partagées. Deux potes, et une grosse envie de mettre en commun leurs activités sportives de prédilection, pour en faire profiter l’autre : Phil est webmaster, caméraman, moniteur de snowkite et globe-trotter, bref, c’est un touche a tout. Luc, lui, est gardien de refuge, skiman, skieur, comme son pote… Après avoir gravi le Mont Blanc un 22 Juin en guise d’échauffement (pour en effectuer la descente intégrale à ski par la face nord), ils décollent pour l’hémisphère sud le 16 Août suivant. Leur destination : Le Chili et l’Argentine. Leur objectif : découvrir la partie Sud de la Cordillère des Andes à la force du vent.
Et pourquoi pas aller faire du Snowkite en Amérique du Sud ? Voilà, l’idée était lancée…
Leur point de chute est Santiago du Chili. Ils ont emportés avec eux leurs « jouets » comme ils disent : quelques voiles de snowkite (cerfs volants de traction), des skis mais aussi des ailes de speed riding. N’étant pas très à l’aise dans les milieux urbains, c’est sans tarder qu’ils prennent de l’altitude vers la station de Vallée Nevado pour voir si le Speed Riding y offre d’aussi bonnes sensations que dans les Alpes. Ce sport quasiment inconnu dans cette partie du globe s’avère être une véritable découverte pour les locaux, et une belle session en « apéro » du voyage pour Phil et Luc.
À Los Penitentes, en Argentine…
C’est là qu’ils prennent conscience du potentiel qu’offre la cordillère des Andes. Los Penitentes est nichée dans une vallée gigantesque qui relie l’Argentine au Chili. Ils décident alors de partir explorer une « petite » vallée parallèle : après une heure à skis de randonnée, le vent leur permet de déplier leurs voiles de snowkite et prendre rapidement du dénivelé. C’est incroyable ! Nous sommes partis de 3000 mètres, nous voilà à presque 4000 et on regarde encore la montagne alentour en levant les yeux…
Les sommets voisins culminent tous a près de 5000 mètres et l’Aconcagua avec ses quasi 7000m est tout proche. « On se sent si petit au milieu de tous ça… ». La descente à ski est encore plus appréciée que les jambes ont été épargnées par une ascension en grande partie à la force du vent. Du pur bonheur…
De passage à Los Molles, leurs petit manège intrigue les Argentins qui tiennent le refuge où ils ont établi leur camp : Chaque jour « Los dos Francèses » partent en montagne avec leur gros sacs à dos, pour n’en revenir qu’à la tombée de la nuit… Alors en échange d’un Assado (barbecue dont seuls les Argentins ont le secret), Luc leur organise une petite initiation de snowkite. « Magique », c’est tout ce que l’on peut dire d’un tel moment de partage. Les Argentin comprennent très vite le maniement de la voile de snowkite et la joie se lit sur leurs visages. Néanmoins, les deux français garderont l’étiquette de « locos » (des fous) longtemps après leur départ du refuge.
La route se poursuit vers Caviahue. Un véritable paradis pour le snowkite. C’est dans ce petit village posé au bord d’un lac qu’ils découvrent les Araucarias, ces arbres millénaires qui mélangent la silhouette de nos pins avec la texture d’un cactus. La forêt prend alors une ambiance pour le moins préhistorique. « Ca nous aurait à peine surpris de croiser un dinosaure ici ! ». Une fois de plus, le vent des Andes est au rendez-vous, et grâce à leur voile de snowkite, ils parcourent des kilomètres, profitant de chaque instant, tels deux grands enfants.
Les volcans au Sud du Chili et Equateur
Pas tous bien sur, car ils sont trop nombreux, entre le Chili et l’allée des volcans de l’Equateur… Le Villarica, près de Pucon, au profil conique quasi parfait , leur restera longtemps gravé dans les yeux… et les jambes, car le manque de vent les oblige à monter à skis de rando, les ailes pliées au fond du sac. Mais le panorama depuis le sommet vaut bien un peu de sueur… Sur le volcan Lonquimay par contre, le vent souffle si fort qu’il est dangereux de monter jusqu’au sommet avec les kites. La fin de l’ascension se fait à pieds, sur de la glace vive. Mais de retour dans la vallée, ils finissent la journée par une session « soleil couchant » sous leur voiles, et face à une forêt d’Araucarias… Qui a dit « carte postale » ?
Pourtant, c’est en remontant vers Santiago, à Termas de Chillan, qu’ils atteignent l’apothéose du voyage : « Un spot de fou ». Pour Phil, c’est tout simplement le plus bel endroit où il ait eu la chance de faire du snowkite. Cette étendue à flanc de volcans offre un terrain ludique et des possibilités énormes. Toute une journée passée à parcourir la montagne, jusqu’aux derniers rayons du soleil, avant de redescendre à ski dans une lumière irréelle, et finir par un gros assado avec des amis rencontrés sur le chemin.
« C’est pour des moments comme çà que l’on voyage ! »
La veille de leur retour en France, à Santiago du Chili, ils bouclent leur périple de 40 jours en retournant une dernière journée à Vallée Nevado, pour jeter un dernier regard sur les Andes, accrochés sous leurs voiles de speed riding.