Roberto Carlos
Suite de notre chronique sur le footballeur Brésilien, portrait de Roberto Carlos
Ā l’époque, outre enchanter les terrains d’Espagne, notre idole incontestable du Real le faisait aussi en sélection : Au tournoi de France, par exemple, et contre les maîtres des lieux, le 3 juillet 1997, année de son élection comme deuxičme crack mondial par la Fifa, Roberto marqua un but sur coup-franc ā Barthez, qui ferait le tour du monde, comme la balle qui fit un tour de plus de trente mčtres avant de rentrer en lčchant le poteau du gardien français alors que celui-ci croyait qu’elle sortirait largement. Son tir fut analysé par un spécialiste japonais ā la demande d’une chaîne de TV anglaise qui confirma que le missile de Roberto Carlos avait atteint les 120 km/heure. Dans la foulée, il remporta aussi avec le Brésil la Coupe des Confédérations 1997, et deux Copas América (1997 et 99). Il fut aussi vice-champion du monde en France en 1998, et en 2002, il embrassait la coupe et la gloire mondiale en remportant la Coupe du Monde, oų il marqua encore un but extraordianire ā 120 km/h. contre la Chine. En ce parcours jalonné de titres et orné de gloire, jusqu’en mars 2006, Roberto Carlos da Silva avait marqué 13 buts et atteint l’énorme chiffre de 158 matchs avec le Brésil, dont 100 victoires, 37 nuls et seulement 21 défaites.
coupe du monde 98
Pourtant cet artiste ā succés tranquille ne fut pas toujours bien vu par les supporters brésiliens depuis qu’il manqua un penalty en finale du championnat d’État avec le Palmeiras contre le Corinthians en 1995. Il fut alors assailli de critiques qui le qualifiaient de mou. Et ce jusqu’en 1998, au Mondial de France oų Roberto Carlos ne fut pas en effet ā son meilleur niveau, perdant trop souvent des ballons en particulier en finale, par excès d’art ou préciosité. Mais il serait injuste de le responsabiliser de la défaite contre cette belle équipe de France des Zidane, Djorkaëff, Laurent Blanc et autres Thuram, Deschamps ou Desailly. Le concept du latéral moderne brésilien en fut plutôt la cause : Ses habitudes extravagantes de jeu en finesse et subtilités parfois incomprises et toutes sortes de manières de jouer comme un véritable ailier, lui valurent d’être accusé de snobisme et étranger ā la misère. Lui qui avait eu une enfance miséreuse et difficile et qui comme tout homme de ces conditions a le droit de rêver ā la consommation et ā la richesse. Ce en quoi participe le propre système économique et celui du foot en particulier par la pub et le sponsoring. Un crack doit avant tout ętre jugé sur son jeu sur la pelouse. Ce qu’il fait ou ne fait pas hors du terrain ne fait pas de bien au propre football. Et puis notre immensément riche Roberto a toujours été immensément solidaire, finançant lui-même des orphelinats et hôpitaux. Outre être un pčre exemplaire de trois enfants dont un adopté. Et tout cela sans publicité ni médiatisation. Au fond, ce type de critique a beaucoup ā voir avec cette divine définition du maître de la musique populaire brésilienne Tom Jobim: « Au Brésil, le succès est une offense personnelle ».
En 2004, le Real Madrid – oų notre star est l’étranger avec le plus de matchs joués dans l’histoire du club (plus de 500)- faillit le perdre au profit du Chelsea, qui lui fit une proposition astronomique. Mais le Brésilien préféra renouveler son contrat trois années avec le club Merengue, oų il vit des années de jeûne de titres. Il reviendra sans doute terminer sa carrière au Santos brésilien, le club de son coeur, ou dans un autre club de bon goût footballistique. Mais, indépendemment de son avenir, Roberto Carlos est déjā considéré, aux côtés de Nílton Santos, Marinho Chagas et Júnior Capacete, un des meilleurs défenseurs latéraux de l’histoire du football brésilien. En cela, il incarne bien l’artiste, même en défense, du football brésilien moderne.