Petit retour sur le parcours de la jeune sprinteuse américaine Allyson FELIX.
Sa vie, son oeuvre
Alors voilà, la petite Allyson naît le 18 novembre 1985 à Los Angeles.
Fille d’un pasteur et d’une institutrice (qui dit mieux ?), Allyson, comme toute gentille américaine qui se respecte, est une fervente croyante. Elle n’a d’ailleurs de cesse en interview de rappeler que sa foi dicte chacun de ses gestes.
Elle fait ses études à la très honorable Saint Mary Baptist Highscool, puis à la non moins honorable University of Southern California (USC).
Elle a un frère aîné, joliment nommé Wes.
Autre information fondamentale, un quotidien de Los Angeles nous apprend qu’elle a une maison à Santa Clarita, un petit Yokshire nommé Chloe, ainsi qu’une passion consommée pour les chaussures (si c’est pas de l’information, çà).
Même si ses premières amours sportives la mènent vers le basket, qu’elle pratique au College, où ses partenaires lui donneront le doux et élégant surnom de «Chicken legs» (cuisses de poulet), la petite Allyson, tout comme son frère auparavant, se tourne rapidement vers l’athlétisme.
Très rapidement, elle montre des aptitudes certaines pour le sprint, le 200m principalement.
C’est vrai, Allyson ne brille pas (et nous l’en remercions), ni par sa stature ni sa musculature: petit gabarit de poche, elle culmine à 1,68 m pour 57 kgs (5 ft -6 inches, 125 lbs pour les américanophiles).
Cela change étonnamment des gabarits bodybuildés marion-esques ou encore griffith-joyneriesques, qui, (en plus de mener leurs propriétaires, pour l’une à l’ombre, et pour l’autre dans l’Ombre), sont à la grâce ce que Wagner est à la musique classique, ou encore César à la sculpture.
Mais rassurons-nous, cela ne l’empêche pas la petite Allyson d’avoir des résultats tout à fait convenables.
Une ascension fulgurante (comme dirait Goldorak)
Tout commence en 2002 (elle a alors 17 ans), Allyson Felix remporte les championnats US juniors sur 200m.
Elle détient d’ailleurs toujours le record du monde junior sur la distance.
Sa carrière décolle en 2003, lorsqu’elle devient championne US sur 200m indoor.
Elle sera championne US sur cette même distance mais en extérieur en 2004, 2005 et 2007.
Mais ce sont ses médailles aux JO de 2004 (voir ci-dessous) qui la mettront vraiment sous les feux des projecteurs.
Je ne vous ferai pas l’injure de nommer tous ces titres (d’autres sites sont là pour ça), mais voici quelques-uns de ses faits d’armes :
-double médaillée de bronze aux JO sur 200m (2008 Pékin, 2004 Athènes)
-double médaillée d’or aux JO sur 4x400m (2008 Pékin, 2004 Athènes)
-championne du monde du 200m en 2007 et 2005 (Osaka et Helsinki)
-championne du monde du 4x100m en 2007
-championne du monde sur 4x400m en 2007.
Allyson Felix est notamment à ce jour la seconde athlète à avoir gagné trois médailles d’or sur un même championnat du monde (Osaka), après l’ «exquise» mais néanmoins franchement oubliable Marita Koch (dont le toujours en vigueur record du monde du 400m, 47,60 secondes en 1985, a plus sa place dans les annales de la F1 que dans celles de l’athlétisme).
Voici par ailleurs (vous noterez au passage la générosité de l’auteur) ses meilleurs performances (en outdoor bien sûr) sur ces trois distances: 100m: 10.93s, 200m: 21.81s, 400m: 49.70s.
Comme vous l’aurez noté, perspicaces lecteurs, notre petite Allyson présente donc des aptitudes sur les trois distances du sprint, 100m, 200 et 400, même si son péché mignon pour les mauvais départs et son envergure de moineau l’handicapent quelque peu sur la première distance.
Elle propose donc un profil vraiment polyvalent et performant sur le sprint.
Une année 2008 plus difficile
Certes son année 2008 a été plus que discrète, plusieurs blessures ayant perturbé sa préparation olympique.
Allyson Felix rate l’or olympique sur 200m il y a quelques jours, finissant néanmoins deuxième derrière la jamaïcaine Veronica Campbell.
Elle s’entraîne toujours à USC, sous la férule de Bob Kersee.
Préparant malgré son jeune âge sa reconversion, elle suit en parallèle de sa carrière un diplôme universitaire (quand j’vous dis quelle est bien sous tous rapports!).
Un style aérien
Ses courses sont toujours placées sous le signe de la grâce : elle semble voler sur la piste, ne semblant jamais forcer, se propulsant par d’amples foulées.
Bref, «cuisses de poulet» pourrait être surnommée «ailes de poulet», tant elle semble effectivement, telle Hermès, dotée d’ailes aux pieds.
Courant les bras toujours très hauts, le visage détendu, toujours en cycle avant, rien ne paraît impossible avec elle, comme pourrait dire son sponsor.
Mais comme un dessin vaut mieux qu’un grand discours, rappelez-vous sa course sur 200 aux Mondiaux d’Osaka : http://fr.youtube.com/watch?v=7DFC9sUDis0
En conclusion, mais je ne suis pas un spécialiste de l’athlétisme, Allyson Felix me semble augurer d’une nouvelle ère dans l’athlétisme américain féminin, avec l’émergence de jeunes athlètes véloces mais moins musclées que la génération précédente: à titre d’exemple, citons Muna Lee ou encore Lolo Jones (110m haies, elle aussi malheureuse à Pékin), comme symboliques de ce nouveau profil d’athlètes.
En espérant qu’elle puisse toucher le Graal en 2012 à Londres, à savoir une médaille d’or individuelle aux JO.